Étranger en terre connue

Après des années à vivre en dehors de mon pays natal, je me rends compte que je n'appartiens plus à ce lieu. Son paysage m'est devenu inconnu de la même manière que ces villes de pays que je ne connais pas. Pourtant j'ai grandit plus de 20 années sur cette terre qui change à chaque seconde.
Ma ville natale n'est plus la même, je ne la reconnais plus. Pourtant les couleurs sont les mêmes et la population quasiment aussi. Lorsque je la regarde ce même sentiment d'étranger se révèle de sous les brumes de mes souvenirs. Je le reconnais, je l'avais déjà ressentis à mon atterrissage dans la capitale. Ce monde de béton que l'homme a créé a au final la même apparence que celle de ceux qui l'ont fabriqué. Derrière les couleurs du masque le cœur est froid et surtout gris. Ma ville n'est plus qu'une étrangère et partage ce même aspect que n'importe quelle autre. Même le langage se ses habitants ne m'est plus familier. Je le connais pourtant et le comprends mais eux ne semble pas me comprendre. Je vois le gris sous le masque et eux ne voient que les éraflures sur la couleur, comme si ils ne souhaitaient pas voir qu'au fond ils sont leur propre étranger.
Avec contradiction cette expérience éveille en moi un sentiment inverse, une sorte d'appartenance qui c'était aussi réveillée dans ces autres villes soit disant étrangères. Moi, de passeport d'hexagone, me sens de nouveau comme je suis, chez moi ailleurs et partout avec comme inconnu ce que l'homme n'a pas créé. Pour tout le reste, je connais déjà et ça n'est pas chez moi. Je préfère retourner à une vie que je vois et accepte de ne pas contrôler, comme finalement un arbre qui serait conscient et se laisserait pousser.

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