La vie à 7 assiettes

Déjà deux années que je vis dans cette maison. Déjà deux années que j'ai fais ce choix que je savais bon pour moi. Déjà deux années que j'ai décidé d'aller de l'avant.
Je fais des montagnes d'une chose qui au final n'est pas si extraordinaire mais tout de même valait la peine. Alors que je me voyais m'hermitiser petit-à-petit, voguant de maison en maison et souvent solitaire, j'ai eu la chance de rencontrer un bon ami qui me parla alors d'une maison que 6 personnes partageaient. Le choses se déroulant dans leur ordre synchrone, ce fut aussi à cette époque que j'eus à changer de lieu de vie. Après avoir passé 6 mois seul dans cette maison de Transformation, bercé par la douce flûte de Jivatman, je me retrouvais dans cette situation intermédiaire que je connaissais bien, partageant un logement avec avec deux amies. Nous nous suivions déjà pour l'une et pour l'autre elle m'avait plus d'une fois hébergé, mais nous savions notre situation temporaire. Trois sous un même toit n'était ainsi pas compliqué puisque non définitif et c'est naturellement que j'ai cherché la difficulté de m'exposer au quotidien à 3 personnes supplémentaires.
WeDK, une abréviation pour "We don"t know" ou je ne sais pas... Cette maison d'un étage où j'ai choisis de m'affronter et d'affronter la jeunesse aurovilienne... Cette dernière, loin d'être insoucieuse m'aura accepté après le départ de l'un des leurs me laissant ainsi gouter aux joies et désagréments de la vie communautaire. Des chambres séparées mais un salon, une cuisine, des salles-de-bain communes. Des diners quotidiens partagés et alternés ainsi que des réunions d'entretien. Une "amma", ou mère pour nous aider dans nos tâches quotidiennes et des animaux en tout genres pour nous tracasser.
Là où je cherchais le tourment fut en m'exposant à la fête, l'alcool et la fumette que j'avais abandonné depuis si longtemps (la notion de temps est bien quelque chose de personnel même si nous avons tendance à l'universaliser...). Contredisant mes espérances, ces jeunes, d'un peu moins la trentaine, auront été bien plus sage que ce à quoi je m'attendais.
Alors, après ces deux années, que me reste t'il ? Des amis pour sûre, une voisine aussi. A ce propos, ceux qui me connaissent autrement se diront que décidément avec moi il y a toujours une histoire de voisine...
Je me souviens aussi et surtout des coups de gueules qui n'ont cessé que récemment après avoir décidé de virer l'un d'entre nous, des escapades sur les toits, de mes exercices matinaux, de ce cyclone qui nous aura tant rapproché, de ces gens de passage que nous ne gardions que peu en mémoire mais que pourtant nous avions apprécié, de ceux qui sont partis et que j'ai regretté, de notre départ en France et bien d'autres épisodes.
Au final, j'ai trouvé ce que je cherchais, me prouver que malgré après avoir arrêté de vivre dans un monde d'inconscience je pouvais malgré tout y retourner sans pour autant m'y oublier. N'exagérons rien, la vie ici aura été facile et m'aura bien fait avancer me transformant d'un grincheux matinal à quelqu'un soucieux de son impact sur ceux avec qui il vit.
Demain (ou dans un mois) je change de logement pour retourner à une vie plus solitaire qui cette fois me pose problème. Décidément, il est facile de s'habituer aux choses et difficile de s'en détacher ou de les utiliser correctement.

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